Le témoignage d’Anny

Anny a hébergé Aïcha durant six mois. Elle nous raconte leur histoire :

« J’ai 71 ans, je suis retraitée, j’habite seule dans mon petit pavillon au sud des Yvelines.

Quand je me suis retrouvée à la retraite, beaucoup de choses ont diminué dans mon planning, j’avais beaucoup moins de choses à faire. Et surtout, j’ai une maison avec un étage que je n’utilise quasiment pas, mais que j’ai installé afin de pouvoir y accueillir quelqu’un. Donc, il y a une chambre, une salle de bain, un petit coin cuisine, et un bureau.

J’ai une collègue infirmière qui m’avait fait savoir qu’elle accueillait des femmes ukrainiennes au moment de la déclaration de la guerre entre la Russie et l’Ukraine et ça m’a inspiré, donc, j’ai pris contact avec Réfugiés
Bienvenue. Finalement, Réfugiés Bienvenue m’a proposé d’accueillir Aïcha, une réfugiée ivoirienne.

J’ai quand même dans l’idée qu’on est des citoyens du monde et que c’est le hasard qui fait qu’on est tombé dans un pays où l’on mange bien, l’on dort bien, et l’on fait des études. Et c’est aussi le hasard qui fait que d’autres vont se retrouver dans des pays où l’on ne mange pas bien, où l’on souffre de maladies sans être soigné…

Je suis sensible au fait que des gens soient obligés de quitter leur pays pour différentes raisons, mais c’est quand même notre devoir de les accueillir. Le fait d’avoir eu Aïcha chez moi, ça n’a fait que confirmer.

Au départ, ma crainte c’était moi-même, ma capacité à avoir quelqu’un chez moi. Avoir quelqu’un qu’on ne connaît pas, du jour au lendemain, pour un séjour assez long… Je me demandais moi-même comment
j’allais réagir. Et au départ tout le monde me disait : “tu te rends pas compte dans quoi tu t’engages, ça va être difficile”.

Six mois c’était bien, j’étais contente d’avoir fait ça pendant cette période. Je garde toujours le contact, je suis contente de la voir, c’était très positif.

La barrière de la langue n’était pas tellement un souci. Je me suis toujours plutôt débrouillée, parce que je n’essaye pas de traduire mais de comprendre et ça marche. Je n’ai jamais eu de problème de ce côté- là.

J’ai quand même voulu qu’Aïcha fasse des progrès en français, je voulais l’aider avec ses devoirs. Pendant un moment j’ai insisté, puis je n’ai plus insisté. Mais après c’est elle qui a demandé pour faire les devoirs ensemble. J’ai vu que c’était important de lui donner confiance dans les gens qui s’intéressaient à elle. Parce qu’elle était toute sa vie tombée sur des gens qui étaient plutôt intéressés par ses services de ménage, qui ne se sont jamais intéressés à elle en tant que personne, mais plutôt en tant qu’esclave. Et donc, c’était difficile pour elle de faire confiance ce que je pouvais tout à fait comprendre.

Mes filles l’ont rencontrée et elles ont de bonnes relations. Et puis, mes collègues du jardin partagé appréciaient Aïcha, parce qu’elle était tellement volontaire pour la cueillette, et faire des confitures, donc il
y a eu des relations sympas. Puis elle aime bien revoir la maison, venir au jardin, faire la cueillette. Elle a toujours envie de me revoir, et mon petit fils. Elle s’est intégrée dans la famille.

A la fin des 6 mois, Réfugiés Bienvenue a vraiment fait le nécessaire pour qu’elle trouve un autre hébergement ; où elle est maintenant très bien.

Accueillir, c’est vraiment une opportunité. Ma maison est un peu trop grande pour moi toute seule, puisqu’il y a un étage qui devait être occupé par quelqu’un. J’étais motivée par mon souci de savoir que des gens vivaient dans des conditions affreuses, et que j’avais un endroit pour accueillir. C’est humainement important pour moi de mettre en pratique mes idées humanistes. »

Pour en savoir plus sur Réfugiés Bienvenue et découvrir comment héberger : https://refugiesbienvenue.com/hebergement-solidaire/

Vous pouvez aussi nous contacter via l’adresse mail : hebergement@refugiesbienvenue.com