Accueillants et Accueillis: Hélène, Catherine et Kristin

Souvent, à cause des images véhiculées par la plupart des médias de tous bords, les demandeurs d’asile et réfugiés ne sont pas perçus comme des individus à part entière mais plutôt comme une masse grouillante, uniforme et masculine. Pour tenter de défaire cette idée reçue nous vous proposons à partir d’aujourd’hui une série de portraits des accueillants et accueillis.

A commencer par Hélène et Catherine, qui accueillent depuis début octobre Kristin, Géorgienne.

« Il y a un mois nous rencontrions Kristin et l’accueillions chez nous. On s’est tous adaptés pour parler Franglais couramment à la maison. Au quotidien de petits ajustements sont nécessaires pour expliquer des fonctionnements naturels pour nous mais pas vraiment pour elle et au besoin il faut juste expliquer voire répeter. Au début nos rapports étaient cordiaux aujourd’huii on peut les qualifier d’amicaux. Elle est très autonome et organise son emploi du temps entre ses amis, ses rendez-vous administratifs et son école de français. Krisitin est une jeune femme qui nous surprend tous les jours par sa gentillesse, son dynamisme et son courage. HELENE & CATHERINE »

Helene Catherine Kristin

 

Communiqué suite aux attaques du 13 novembre 2015

Nous comprenons le sentiment de peur qui peut se propager suite à la diffusion d’informations quant à l’identité potentielle des terroristes du vendredi 13 novembre 2015.

Cependant, cette peur, bien qu’elle soit légitime, ne peut primer sur la raison. Ne laissons pas la haine, la tristesse, l’amertume embuer nos pensées. Ne nous tournons pas vers l’extrême opposé, la dérive sécuritaire, l’islamophobie, la xénophobie.

Personne ne quitte son pays, sa famille, ses amis le cœur léger, à la va-vite. Les demandeurs d’asile ont subi des persécutions. Ils ont parfois été torturés, parfois été emprisonnés arbitrairement sans aucun accès à un système judiciaire comme nous avons la chance d’en avoir – ils ont souffert. Et ils ont peur. De qui ? De quoi ? De la même chose, des mêmes personnes, qui, vendredi soir, ont mis Paris à sang. De la même chose, des mêmes personnes que nous.

Les personnes qui demandent l’asile en France et en Europe en général, qui espèrent y devenir réfugiés, fuient des pays où ce que le peuple français a enduré vendredi est présent au quotidien, partout. Ils ne représentent pas un danger pour la France ; ils étaient dans une si grande détresse qu’ils ont risqué leurs vies pour que la France les sauve de ce même danger.

Au cours de la procédure de demande d’asile, devant l’Officier Français de Protection des Apatrides et des Réfugiés, puis devant les juges de la Cour Nationale du Droit d’Asile si nécessaire, les demandeurs d’asile doivent raconter leur histoire, dans les détails les plus douloureux. Ils doivent se replonger dans les jours les plus sombres de leurs vies, et raconter, encore et encore, les raisons qui les ont poussés à s’enfuir. Ils doivent donner des noms de personnes, de lieux, décrire, encore plus en détails, les paysages, les situations, les paroles, les coups, le moindre détail dont ils se souviennent, juste pour prouver que leur histoire est réellement la leur. L’OFPRA corrobore toutes ces informations avec celles qu’il recueille de divers rapports d’organismes du terrain, de l’UNHCR, de journalistes, etc.

Les demandeurs d’asile obtenant le statut de réfugié à l’issue de cette procédure ont été soumis à un contrôle extrêmement méticuleux. L’Etat français, au nom du peuple français, reconnait que ces individus sont dans un danger tel qu’ils requièrent une protection internationale. Ne tendons pas aux réfugiés une main pour la reprendre, ne leur arrachons pas cette bien triste «victoire».

Si nous fuyions des terroristes comme ceux qui ont froidement abattu des centaines de français vendredi soir, ne serions-nous pas aussi soulagés, qu’un autre pays nous accueille ? Soulagés à défaut d’être contents, puisqu’obtenir le statut de réfugié n’est pas une victoire – c’est la matérialisation de ce que les horreurs passées n’étaient pas qu’un cauchemar. C’est se dire « cela m’est vraiment arrivé, à moi, et l’Etat français le reconnait. Cela doit être très grave alors… Et il s’agit de moi. » C’est une victoire, certes, « sains et saufs, enfin ! ». Mais elle a un goût amer, elle n’est pas synonyme de bonheur.

Nous condamnons les événements du vendredi 13 novembre, comme tout le peuple français, et comme le peuple français, nous sommes en deuil. Cependant, nous condamnons aussi les amalgames. Ce sont eux qui sont la cause des actes haineux qui déchirent aujourd’hui notre monde. Ne répondons pas à la haine par la haine ; notre meilleure arme est et demeure la solidarité. Solidarité face à cet ennemi commun qui fait fuir des peuples entiers, qui vendredi nous a touchés au cœur.

Toutes nos portes étaient #PorteOuverte vendredi 13 novembre, quand Paris vivait de sombres heures. Cet élan de solidarité nous a profondément émus. Montrons qu’il ne s’arrête pas là où la peur commence. Gardons notre #PorteOuverte à ceux qui en ont encore tant besoin.

L’équipe de Réfugiés Bienvenue

L’homme qui te ressemble

J’ai frappé à ton cœur,
Pour avoir un bon lit,
Pour avoir bon feu.
Pourquoi me repousser?
Ouvre-moi mon frère!

Pourquoi me demander
Si je suis d’Afrique,
Si je suis d’Amérique,
Si je suis d’Asie,
Si je suis d’Europe?
Ouvre-moi mon frère!

Pourquoi me demander
La longueur de mon nez,
L’épaisseur de ma bouche,
La couleur de ma peau,
Et le nom de mes dieux?
Ouvre-moi mon frère!

Je ne suis pas un noir,
Je ne suis pas un rouge
Je ne suis pas un jaune,
Je ne suis pas un blanc,
Mais je ne suis qu’un homme,
L’homme de tous les temps,
L’homme de tous les cieux,
L’homme qui te ressemble.

René Philombé

Conférence: Réfugiés – Première nécessité et partage de connexion

Petit retour en arrière sur la MKS Room à laquelle nous avons assisté à la Gaîté Lyrique vendredi dernier, sur le thème «Réfugiés – Première nécessité et partage de connexion». Nous avons eu l’opportunité de présenter notre projet à une assemblée d’activistes du milieu. Vous pouvez accéder à la retransmission vidéo de l’événement pour découvrir le travail des différents intervenants.

Nous remercions vivement Singa France pour l’invitation et MakeSense pour l’opportunité que nous avons eue de présenter notre projet au cours de cette soirée enrichissante!

MKS Room MKSRoom1

Débat sur l’europe face à l’accueil des réfugiés

Nous étions présents le 2/11 à la Maison de l’Allemagne de la Cité internationale universitaire de Paris, où un débat sur « L’Europe face à l’accueil des réfugiés » a eu lieu, et où nous avons eu la possibilité de parler de notre initiative. Nous tenons à remercier les intervenants Martin Patzelt (CDU, ex-maire de Francfort sur l’Oder, accueillant actuellement des demandeurs d’asile chez lui), Caroline Schultz (Office Fédéral Allemand des Statistiques pour l’Intégration et les Migrations), Thierry Pech (directeur général de Terra Nova Think Tank), Constance Le Grip (PPE), et Christian Makarian (L’Express), ainsi que la Fondation Konrad Adenauer pour sa coopération dans l’organisation de l’événement. Continuons à en parler!

maison heinrich heine

Deuxième pique-nique interculturel de l’association

L’équipe Réfugiés Bienvenue tient à remercier tous les bénévoles pour leur participation au pique-nique interculturel du 17 octobre. Cet événement organisé dans le cadre de la mise en place du projet de parrainage n’aurait pu se faire sans l’aide de Meryem pour le repas, celle de notre ami et demandeur d’asile Abdelhameed Mahmoud pour la traduction en arabe et de Céline de l’association ABRRI (Bourg-la-Reine Réfugiés Internationaux) pour son intérêt.

En espérant de vous voir encore plus nombreux la prochaine fois!

PQa PQb

Visite au lycée Quarré (XIXe)

Le matin du 6 octobre, munis de croissants chauds, nous sommes allés visiter sur place la situation du lycée Quarré, un lycée désaffecté du XIX arrondissement où plus de 600 migrants se sont désormais installés depuis cet été.

Par ordonnance du 25 septembre, le Tribunal administratif de Paris a enjoint aux occupants de libérer les locaux dans un délai d’un mois, faute de quoi l’intervention de la force publique sera envisageable.

Pour l’instant, ce que nous pouvons faire c’est de passer du temps avec eux, dans un but d’intégration et pour ne pas les laisser seuls. Et bien, plusieurs d’entre eux sont très intéressés par cette proposition et… une sortie collective est prévue pour ce dimanche!